Aller au contenu principal

L'atelier veaux moins gourmand en énergie

Le programme de recherche Kenaveau, initié en 2011 livre ses premiers résultats. Il propose une solution nutritionnelle innovante qui permet de diminuer le coût énergétique liée à la production d’eau chaude.

De nouvelles formules d’aliments d’allaitement ont été développées en remplaçant une partie des matières grasses par des produits amylacés.
De nouvelles formules d’aliments d’allaitement ont été développées en remplaçant une partie des matières grasses par des produits amylacés.
© Patrick Cronenberger/Réussir

La première étape du programme Kenaveau a consisté à mieux comprendre les paramètres régulant la qualité de dilution des aliments d’allaitement selon la température de l’eau. Les tests réalisés au laboratoire de l’Inra Agrocampus Ouest (UNR STLO) et à la station expérimentale de l’Institut de l’élevage au Rheu (Ille et Vilaine) ont montré que pour parvenir à une qualité de réhydratation satisfaisante à 45 °C, rien ne sert d’augmenter la vitesse de brassage ou la durée du mélange. La clé de réussite tient en deux points principaux. Le premier est d’utiliser des aliments de technologie « spray » (ré-engraissement sous forme liquide). Le second consiste à réduire leur teneur en matière grasse à 12 %.
De nouvelles formules d’aliments d’allaitement ont donc été développées en substituant une partie des matières grasses par des produits amylacés pour maintenir un niveau énergétique satisfaisant. Des mesures en chambres respiratoires réalisées à l’Inra de Saint-Gilles (UMR Pegase) ont montré que ni la température de réhydratation, ni la composition des aliments n’altèrent l’efficacité d’utilisation de l’énergie par les veaux.

Des performances d’élevage à la hauteur des enjeux
Les résultats montrent que la croissance et les caractéristiques de carcasse des veaux nourris avec les aliments réhydratés à 45 °C ont été équivalentes à celles de veaux témoins. Les consommations d’aliments ont été conformes aux prévisions. Elles sont supérieures de 11 à 13 % avec les régimes expérimentaux pour assurer correctement l’équilibre énergétique des rations, mais sans aucune augmentation du coût alimentaire.
Côté sanitaire, la baisse de la température de réhydratation n’a eu aucune incidence ni sur la fréquence des pathologies digestives et respiratoires observées en cours d’engraissement, ni sur la mortalité des veaux. Seul bémol : les veaux ont été globalement jugés plus sales en fin d’engraissement en lien avec la fraction amylacée élevée des aliments expérimentaux. Un apport accru d’aliment solide doit permettre d’améliorer la propreté des veaux.

Un bilan économique positif grâce à l’énergie solaire
L’énergie solaire est particulièrement adaptée à la production d’eau chaude nécessaire à la réhydratation des nouveaux aliments. Cette solution a été associée dans l’étude. Les relevés énergétiques effectués pendant trois ans à la station du Rheu montrent que le taux de couverture solaire se situe à 50,2 % avec des aliments conventionnels, et grimpe à 72,2 % avec une stratégie de dilution de l’aliment à 45 °C. Un système d’appoint reste toujours indispensable pour compléter le chauffage de l’eau, principalement en hiver.
Avec la solution Kenaveau, le coût énergétique s’établit à 2,32 €/veau hors amortissement de l’installation, alors qu’il se situe entre 8 et 10 € / veau en pratique conventionnelle (références réseau 2013). Pour un élevage de 300 places, cela représente un gain de 3 400 à 4 500 €/an. Pour un investissement de 50 000 € (60 m2 de panneaux solaires), le retour sur investissement se situe entre 5 et 6 ans après subvention de l’Ademe (aide estimée à 60 % de l’investissement en 2015).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

À Clavé, en Gâtine, cédants et repreneurs sont réunis sur l'exploitation de polyculture-élevage.
De gauche à droite : Olivier et Thierry Parent, Daniel et Valentin Nivault et François Agneray.
À 50 ans, il cède son exploitation et installe deux jeunes

À Clavé, Olivier Parent, 50 ans, a fait le choix de cesser son activité d'agriculteur après le départ à la retraite de son…

Claire Charron, agent d'assurances dans le sud Deux-Sèvres, pose ici avec Tartine, sa génisse Parthenaise, récemment accueillie sur l'exploitation de ses voisins, et avec un chiot de la dernière portée de huskies de l'élevage canin familial.
Portrait de femme en agriculture : Claire, le conseil au service des agriculteurs

Originaire du Loiret, Claire Charron, piquée d'agriculture dès l'enfance, est devenue une figure incontournable du conseil…

Les membres du syndicat de la race Limousine des Deux-Sèvres ont acté une présidence partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault.
Deux présidents pour la Limousine

La présidence du syndicat deux-sévrien de la Limousine est désormais partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault, un…

À 22 ans, Charlotte Boyé veut prendre le temps de gagner en expérience, avant une éventuelle installation.
Charlotte et les vaches

Charlotte Boyé est salariée sur deux élevages sélectionneurs allaitants de Gâtine. L'emploi idéal pour cette mordue des vaches…

Laetitia Desclaux est installée à Orches.
" Plus qu'un travail, une véritable passion "
Laëtitia Desclaux est installée depuis mai 2023 à Orches. Elle partage son expérience de jeune installée. Entrée dans le monde du…
La montée des eaux menace les surfaces déjà emblavées.
Les Deux-Sèvres les pieds dans l'eau

Le dernier épisode de pluies, entre le 21 et le 25 février, a provoqué de nouvelles crues des cours d'eau et le décès d'…

Publicité