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Une installation tout en douceur

Depuis le 1er janvier 2015, l’exploitation de Jean-Claude Boireau à Roussines a changé de mains. Elle est désormais entre celles de Sébastien Ugartemendia, qui a quitté l’usine pour revenir à la terre.

De gauche à droite : Martial Pouzet, de la Chambre d’agriculture ; Jean-Claude Boireau, cédant retraité ; Sébastien Ugartemendia, repreneur de l’exploitation de Roussines.
De gauche à droite : Martial Pouzet, de la Chambre d’agriculture ; Jean-Claude Boireau, cédant retraité ; Sébastien Ugartemendia, repreneur de l’exploitation de Roussines.
© Fabienne Lebon

Jean-Claude Boireau, 64 printemps, le confesse lui-même : « Je suis maniaque dans le travail. J’aime bien que certaines tâches, comme la production de semences par exemple, soient faites de façon pointilleuse ». Alors, pour reprendre son exploitation, autant dire qu’il ne voulait pas se tromper de candidat… ça tombe bien : le repreneur de son élevage allaitant et des terres en fermages, il le connaît depuis qu’il est tout petit. Il s’agit de Sébastien Ugartemendia, 34 ans, fils d’agriculteurs du Lindois, avec lesquels Jean-Claude Boireau pratiquait déjà une entraide professionnelle.En 2013, Sébastien Ugartemendia, alors salarié d’une tuilerie, avait déjà hérité des 60 hectares de céréales qu’exploitaient ses parents. « Mais pas assez pour vivre correctement d’une activité agricole », juge ce jeune père de famille, qui s’est alors naturellement tourné vers Jean-Claude Boireau. Faute de repreneurs dans la famille, l’éleveur a commencé à se préoccuper de la transmission de son exploitation, en 2006, soit huit ans avant son départ en retraite. C’est dire si transmettre son outil de travail lui tenait à cœur ! Des « clients », il n’en a pas manqué. Deux voisins et deux jeunes en projet d’agrandissement ont fait des offres, mais Jean-Claude Boireau avait déjà établi une relation de confiance avec Sébastien Ugartemendia. « C’est une installation en hors cadre familial qui s’est déroulée à la limite du… familial » juge de l’extérieur Martial Pouzet, le conseiller RDI de la Chambre d’agriculture qui a suivi le dossier. Et « des dossiers comme ça, j’en voudrais tous les jours, confie le responsable du département Aménagement des structures d’exploitations agricoles, Installation et Transmission. D’abord, parce que l’exploitation a été livrée clef en main : terres et élevage étaient en état. Pas de non-dits : tout a été mis sur la table, les chiffres et les attentes de chacun… Jean-Claude Boireau s’est même chargé des relations avec ses bailleurs pour assurer le relais des terres en fermage (aide au bail via le programme Pidil). »

Le seul handicap à la reprise de l’exploitation aurait pu être la capacité de Sébastien Ugartemendia à mener l’élevage allaitant. « Mes parents ont arrêté la production laitière il y a dix ans, ne cache pas le jeune agriculteur. Mais là encore, c’était sans compter l’aide de Jean-Claude Boireau pour assurer un passage de relais en douceur. La Chambre d’agriculture va aussi apporter au jeune installé un soutien technique, sous la forme de trois jours de conseil individualisé par an. Une mesure mise en place depuis la fin de l’année 2013 et qui court pendant les trois premières années après l’installation. Concernant l’élevage de Roussines, Sébastien Ugartemendia sait déjà ce qu’il va demander à la technicienne, Sylvie Enée. Il s’est aussi adressé à la coopérative Corali pour assurer la commercialisation de ses bovins.La date officielle de l’installation de Sébastien Ugartemendia (comme la retraite de Jean-Claude Boireau) est déjà effective depuis le 1er janvier 2015, mais « c’est quand je vais signer le chèque principal pour l’élevage que je vais réaliser que je suis aux manettes », confie le jeune agriculteur. Une remarque qui suscite déjà l’hilarité de Jean-Claude Boireau : « Tu verras, tu vas vite t’habituer à en remplir des chèques, dans ton métier de paysan ! » Parole d’agriculteur averti…

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