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Une journée pour approfondir les enseignements agro-écologiques

80 jeunes et adultes en formation agricole à Bressuire avaient rendez-vous sur l’exploitation d’Antoine Pasquier, mardi 4 octobre, pour en savoir plus sur la transition agroécologique. Ils ont profité des enseignements d’Alain Peeters, agronome spécialisé.

© C.L.

«Au milieu du XXe siècle, une poignée d’agriculteurs allemands et suisses avaient déjà compris l’intérêt du bio sans labour. Ils ont échoué car ils ne disposaient pas du matériel nécessaire. C’est une époque formidable car nous l’avons maintenant », s’enthousiasme Alain Peeters, agronome belge retraité de l’université de Louvain, en déplacement en Deux-Sèvres la semaine dernière pour témoigner de l’intérêt de la technique. Avant deux jours d’intervention auprès de groupes 30 000 et Dephy du département, il a accepté de venir à la rencontre de 80 élèves des établissements bressuirais du lycée des Sicaudières et des MFR Sèvreurope et La Grange, de la première CGEA au BPREA adultes en passant par le BTS.

L’agro-écologie au cœur de chaque matière

Après une matinée en salle, où l’agronome est revenu sur l’évolution des pratiques agricoles depuis la révolution verte et la reconstruction de systèmes plus résilients, tout le monde a convergé vers l’exploitation d’Antoine Pasquier, à La Petite Boissière. L’exploitant a retravaillé son système fourrager (en pâturage tournant dynamique depuis quatre ans), a abandonné l’enrubannage, est passé en bio, a mis en place des zones pour la reproduction des reptiles et est en train de recréer un maillage bocager. « Si nous sommes allés chez Antoine, c’est parce qu’il est en train de chercher son système et c’est cette recherche qui est pertinente pour des étudiants », assure Raphaël Sourisseau, en charge de l’agronomie et des systèmes de cultures auprès des BTS Acse à la MFR Sèvreurope.

Cinq ateliers ont ainsi été proposés aux jeunes et quelques adultes présents : « Observer son sol avec le test bêche » avec le Civam, « Observer sa flore et décider de sa conduite » avec les formateurs des trois établissements, « La place de la biodiversité sur l’exploitation » avec Antoine Pasquier, « Les atouts des haies » avec Bocage pays branché, et « Les services rendus par les prairies temporaires » avec Alain Peeters. Des thématiques qui s’intègrent bien dans les programmes scolaires rénovés depuis 2014, qui placent l’agro-écologie et la durabilité globale au cœur de chaque matière professionnelle. « La différence de niveau des étudiants n’a pas été un problème. Les discours étaient assez adaptés à tous les niveaux représentés », indique Caroline Clochard, formatrice agronomie à la MFR La Grange.

Un appui pédagogique

Les informations de la journée vont ensuite être retravaillées via le programme classique. « Dans la matinée, Alain Peeters a parlé des mycorhizes. C’est un sujet qui va être abordé cet hiver mais cette journée est un appui pédagogique et montre leur intérêt d’un point de vue pratique, dans un système agricole », clarifie Raphaël Sourrisseau. « Les élèves étaient très motivés, cette journée est vraiment un plus », juge Caroline Clochard.

Émilien, en BPREA aux Sicaudières, est d’ailleurs satisfait des échanges : « On ne pense pas forcément à une telle globalité, au nombre de ressorts à mettre en place. C’est intéressant de se confronter à la réalité des agriculteurs ». Pour Jade, en première à la MFR La Grange, « la matinée a permis de comprendre comment nous en sommes arrivés à ces réflexions. Ça a été une vraie découverte ». « Le message de la journée était d’apprendre à construire des systèmes qui sont techniquement solides, productifs, rentables, et qui ont un impact positif sur la biodiversité », synthétise Raphaël Sourrisseau.

Pour Alain Peeters, aujourd’hui à la tête de l’association Terres Vivantes, qui vise à accélérer la transition agrobiologique, cette journée a été une formidable opportunité de toucher un public plus jeune que d’habitude. Conscient que le changement passera par eux, il s’est évertué à leur transmettre l’envie de travailler de concert avec la nature. « Les agriculteurs doivent sans cesse observer leur milieu. C’est la faiblesse de ce métier car il faut sans cesse s’adapter mais c’est aussi sa force car ça le rend beaucoup plus intéressant ».

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